labreche  

 

         
La Poste
homeR
 

Naissance du Nouveau parti anticapitaliste

Alain Balsa

La constitution du NPA est un événement important, un pas dans la construction d’une organisation large dont l’objectif est la lutte pour le socialisme. De quoi se réjouir. De quoi aussi tirer motivation et inspiration. Mais sans oublier toutes les différences entre les situations française et suisse. En France, salarié·e·s et étudiants ont une longue tradition de mobilisations. Les organisations de la gauche radicale ont accumulé une présence active dans les divers mouvements sociaux. L'émergence du NPA doit comprise dans le contexte français et européen, ne serait-ce que pour mieux définir une action politique spécifique en Suisse, avec sa dimension internationaliste.

Après un an de gestation et de préparation, avec une dynamique de rassemblement des forces anticapitalistes, qui montre bien qu’il ne s’agit pas d’une autoproclamation, le congrès de fondation du Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA) a eu lieu les 6, 7 et 8 février 2009 en Seine-Saint-Denis au Nord de Paris.

La création de cette nouvelle organisation s’est déroulée sur fond de crise sociale très profonde:

• Une semaine avant, le 29 janvier a vu près de deux millions et demi de salarié·e·s se mobiliser dans la rue, et le congrès a lancé un appel pour donner une suite à cette journée de grève.

• En Guadeloupe colonisée, le mouvement contre la vie chère et pour une augmentation de 200 euros a démarré le 25 janvier, avec une grève générale.

• En France, les hôpitaux et les universités sont en lutte. Ils ne sont que la partie visible de l’iceberg du mécontentement populaire; le pouvoir d’achat, les licenciements et les contre-reformes sont au centre des mobilisations. Mais le mépris dont font preuve la classe dominante et son pouvoir envers les salarié·e·s font également partie du «ça suffit».

C’est de ces luttes sociales, en cours et à venir, et de l’ancrage qu’il saura y trouver que dépenra l’avenir du NPA.

Membres et invité·e·s

Ce premier congrès a réuni près de 630 délégué·e·s, une centaine d’invité·e·s internationaux venus d’une quarantaine de pays, et un certain nombre d’invité·e·s d’organisations politiques, associatives et syndicales œuvrant sur le terrain social français.

Le NPA compte environ 9000 membres dont 35% de femmes regroupé·e·s dans 467 comités locaux. Les thèmes soumis à la discussion et à l’approbation des délégué·e·s ont fait l’objet d’amendements et de débats dans les comités locaux, auxquels plus de 5600 personnes ont participé, ce chiffre à lui seul étant significatif d’une vague de fond.

Textes et amendements débattus et mis au vote

L’adoption des Principes fondateurs résume les références sur lesquelles s’appuyer. Telles que: la mise en danger par le capitalisme de l’humanité et de la planète; la nécessité d’un autre monde, qui serait le socialisme du 21e siècle; la mise en place d’une série d’objectifs de mobilisation avec comme fil conducteur «Nos vies, pas leurs profits»; la définition du parti comme «un cadre collectif d’élaboration et d’action qui rassemble celles et ceux qui ont librement décidé de s’associer pour défendre un projet commun de société.»

L’orientation du nouveau parti est définie dans une Résolution générale sur la situation politique et sociale, qui constate que ce monde est en crise; qu’il n’y a pas un bon et un mauvais capitalisme, mais que cette crise est systémique; que l’intervention de l’Etat a pour but de sauver le système; qu’il y a urgence sociale, démocratique et écologique; que la solidarité internationale est plus nécessaire que jamais. Cette Résolution générale constate qu’il y a régression sociale, qu’une réponse politique est nécessaire et que la gauche radicale est à l’heure des choix. Elle propose quelques axes de campagne pour les mois à venir, Et que «face à la crise, il y a une gauche qui résiste, une gauche qui fait des propositions.»

La Résolution européenne, dont la partie sur la participation aux élections européennes de juin a été âprement débattue avec plus de 62 interventions durant deux heures. Une fois de plus la richesse du débat démocratique a fait ses preuves. Lors de ce débat l’unité était au centre des discussions, mais les expériences locales vécues avec d’autres forces antilibérales a fortement marqué la discussion.

Les statuts provisoires, où le droit de tendance et de fraction ont été affirmés, ont été adoptés à une très large majorité. L’élection d’une direction nationale, le choix du nom du parti, qui sans surprise s’appellera NPA, vu sa diffusion médiatisée avant le congrès fondateur et les décisions sur les moyens organisationnels ont complété ce week-end.

Solidarité internationale

L’internationalisme était fortement présent avec des camarades de la Guadeloupe et de la Martinique en grève. En solidarité avec le peuple Palestinien, Michel Warschawski de l’Alternative Information Center et le Palestinien Nasser Al Kafrana du Front Populaire de Libération de la Palestine ont fait une intervention chaleureusement applaudie. La tenue d’une réunion de la gauche anticapitaliste internationale a marqué l’ancrage internationaliste du nouveau parti. La crise globale que connaît le capitalisme nécessite des débats et des discussions, ainsi que des échanges au niveau international.

Le site du NPA: www.npa2009.org

(5 mars 2009)

 
         
Vos commentaires     Haut de page