Vote du 25 septembre
 
 

Unia construit une tribune pour l'UDC

Dans son soutien à la prétendue "libre-circulation", Unia, et avec lui une bonne partie du "mouvement" syndical, se présente comme représentant le camp de "l'ouverture" et du "droit fondamental à la libre circulation" [1], et tente de faire du vote OUI un vote "anti-xénophobe", une répétition du vote contre l'initiative Schwarzenbach.

Or plus la campagne se développe, plus il devient clair qu'une bonne partie de l'UDC, y compris Blocher lui-même, soutient le OUI, comme le reste des forces patronales. La campagne d'extrême-droite est, pour l'instant en tout cas, faible, avec peu d'élan, sans rien à voir avec les précédentes. A l'épreuve des faits, la campagne d'Unia perd sa crédibilité, face aux arguments du "NON de gauche".

Que faire alors ? Simple ! Si la campagne d'extrême droite est faible, renforçons-là ! Si l'adversaire que nous voulions n'est pas au rendez-vous, allons le chercher. Intronisons l'UDC comme seul adversaire – même si cela n'a aucune rapport avec la réalité, surtout en Suisse romande où les forces de gauche ont récolté la moitié des signatures pour le référendum. Débattons avec lui et lui seul, construisons-lui une tribune en payant la salle et la publicité. Et surtout gardons-nous d'inviter un représentant d'un NON de gauche.

Toute cette cette fine tactique est d'abord un déni de démocratie. Mais au-delà, il est loin d'être sûr qu'elle atteigne ses objectifs: Freysinger – représentant choisi de l'UDC – est assez malin et retors pour se présenter en défenseur des salarié·e·s et reléguer Pedrina dans le rôle du bureaucrate syndical bien loin de sa base. Pour ceux qui nous ont reproché de "faire le jeu de l'extrême-droite", le succès serait total !


Libre circulation des personnes et mesures d'accompagnement contre le dumping social
DEBAT PUBLIC
Lundi 29 août, 20h casino de Monbenon, Lausanne
avec
Vasco Pedrina, coprésident Unia
Oscar Freysinger, conseiller national UDC (Valais)

 

PS, une image:
Dans cette campagne, la relation entre Unia et l'UDC peut être comparée à celle entre Bush et Ben Laden. Pour se présenter en archange du Bien, Bush a besoin de Ben Laden; de même Unia a besoin de l'UDC pour couvrir son acceptation de la "libre-circulation" et de ses conséquences néfastes pour les salarié·e·s, du manteau de "l'ouverture" et de "la lutte contre la xénophobie". Et de même que Ben Laden, grâce à son "intronisation en ennemi principal" par Bush, réussit à capitaliser – hélas – une part de la révolte des miséreux du monde, de même cette fine tactique d'Unia ne peut qu'aider l'UDC à capitaliser ceux qui se révolteront contre les conséquences de cette "libre-circulation".

1. Sur cet argument, voir sur ce site "Abattre les préjugés, écarter les faux débats"

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