Dumping salaria
 
 

«Des infractions lors de 90 % des visites de chantier»

Le syndicat UNIA dénonce le patron de Fiat

Quelques syndicalistes, dans quelques branches et dans quelques régions, examinent les conséquences réelles pour les salarié·e·s de la «libre circulation» et des «mesures d'accompagnement» dont ils ont chanté les louanges l'année passée à la même époque. Et en règle générale, la réalité démonte leurs arguments d'alors. D'autres «syndicalistes», ne se préoccupant pas de la réalité, n'ont évidemment pas de problème à continuer à tirer un bilan positif de «la plus grande avancée pour le mouvement syndical» que fut, selon eux, le vote positif du 25 septembre 2005.

Le syndicat UNIA accuse l'administrateur délégué du groupe Fiat de dumping salarial. Cet été, Sergio Marchionne aurait engagé des paysagistes italiens pour sa propriété de Blonay (VD) qu'il a rémunérés environ au tiers des salaires minimaux. Ce dumping salarial a été découvert lors d'une visite de chantier. Les ouviers, une demi-douzaine de paysagistes engagés par une entreprise italienne, ont reçu environ sept francs de l'heure. "Sergio Marchionne a ainsi économisé environ 30 000 francs", a dénoncé le syndicat UNIA.

Après la visite de chantier, le syndicat et la commission paritaire ont demandé au patron de Fiat et à l'employeur des paysagistes de régulariser la situation. "A leur demande, on leur a acordé un délai de paiement jusqu'au 31 juillet. Mais rien n'est venu", explique Aldo Ferrari, secrétaire syndical.

Les ouvriers italiens sont rentrés dans la région de Côme sans avoir été payés correctement, relève UNIA. Le Service de l'emploi du canton de Vaud a été informé de la situation.

La commission paritaire a écrit à l'employeur des lésés de lui fournir le décompte des heures de travail et les fiches de salaires des ouvriers concernés. En cas d'infraction, cette entreprise italienne risque une amende, voire, dans les cas graves, une interdiction de travailler sur le territoire suisse.

Cette affaire survient environ un an après la dénonciation d'un cas similaire sur le chantier du coureur de F1 Michael Schumacher à Givrins (VD). Pour le syndicat UNIA, cela démontre l'importance des contrôles dans le cadre de la libre circulation des travailleurs.

"Lors de ces visites, on constate des infractions dans 90% des cas", constate Aldo Ferrari, qui réclame un renforcement de ces contrôles. (ATS)