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                 Nou pa dakò ! Union syndicale solidaires  C’est le slogan que les milliers de   grévistes de la Guadeloupe et de la Martinique ont scandé durant des semaines   pour dénoncer la vie chère, la pauvreté, les discriminations, l’exploitation,   les profits abusifs et les entorses régulières au Code du Travail dans un   contexte économique exsangue où prédominent encore des rapports sociaux de   type colonial. Oui, la victoire est possible, rien n’est inéluctable, la   preuve ! Nos grèves, nos manifestations,   expriment un sentiment de ras-le-bol, oui ! Mais contrairement à ce que   voulaient faire croire gouvernement et patrons après le 29 janvier, ce n’est   pas une réaction épidermique ou encore une mauvaise compréhension nécessitant   plus de pédagogie, qui explique cette très forte mobilisation nationale   interprofessionnelle. Non, ce que des millions de salarié·e·s mettent en   cause, c’est ce qui se passe, et pourquoi ça se passe ainsi. « La crise », n’est pas un phénomène   qui tient de la catastrophe naturelle dont personne n’est responsable. D’ailleurs, peu de « catastrophes   naturelles » sont si naturelles que ça: elles sont la conséquence de choix   politiques et économiques qui aboutissent aux accidents (climatiques,   nucléaires, industriels…). La crise, sert aujourd’hui d’alibi aux patrons,   aux actionnaires, au gouvernement, pour essayer d’imposer des mesures qui   renforcent le système… qui a provoqué cette crise. Faut-il sauver ce système économique   capitaliste en crise, ou faut-il le remettre en cause, mettre en avant des   revendications et des solutions qui modifient les rapports de forces actuels,   dans l'intérêt des salariées, chômeurs·ses, précaires et retraité·e·s ? Le gouvernement, lui, a déjà répondu à   cette question: 360 milliards aux banquiers, 32 milliards de soit disant «   aides à l’emploi » pour les patrons qui licencient, 14 milliards du paquet   fiscal qui profite aux plus riches, 4 milliards grâce à la défiscalisation   des heures supplémentaires, 8 milliards de taxe professionnelle qui ne sera   plus payée… C’est scandaleux, mais pas surprenant ! Qui s’étonnera que   Sarkozy et ses acolytes privilégient… les privilégié·e·s ? Face aux dizaines, aux centaines de   milliards distribués aux patrons, notre journée de grève et manifestations du   29 janvier a permis de débloquer 2,6 milliards pour nous. Nous, les dizaines de millions de   salariées, retraité·e·s, chômeurs·ses, jeunes en formation. C’est dire le   déséquilibre qui demeure, même si personne ne nie l’utilité de toute mesure   qui réduit un peu la misère et la précarité. Arc-boutés sur leurs milliards et leur   pouvoir, le patronat et ceux qui le servent – au premier rang desquels, le   gouvernement – ne lâcheront rien de bonne grâce. Ils ne lâcheront que ce que   nous leur imposerons ! Oui, c’est possible de gagner ! Nous avons toute légitimité à imposer   d’autres choix et une autre répartition des richesses produites   collectivement. Il n’est pas inscrit pour l’éternité que le principe   d’organisation de la société soit que celles et ceux qui travaillent se   fassent voler une partie des fruits de celui-ci, par une petite minorité. Il   faut poser ces questions; elles l’ont été en Guadeloupe, par exemple, où la   situation coloniale renforce encore les inégalités, les injustices. Il ne s’agit pas de lancer des slogans   sans rapport avec notre vécu quotidien de salariées. Guadeloupe,   Martinique, Réunion, Guyane, Santé Social, Recherche, Universités, mais aussi   de nombreuses entreprises dans l’Industrie, le Commerce, les Services, les   Transports, le Nettoyage… les grèves se multiplient. Personne ne croit pas que leur   coordination soit une évidence. Mais refuser d’y travailler, c’est choisir   qu’elles ne convergent pas. La stratégie de lutte, les formes d’action, les   rythmes de mobilisation, tout cela est en rapport direct avec ce qu’on veut poser   comme débat, ce qu’on veut obtenir. Gouvernement et patrons doivent   répondre aux revendications exprimées dans la plateforme commune des huit   organisations syndicales. Cette plateforme est portée haut et   fort par des millions de manifestant·e·s. Aujourd’hui, patronat et   gouvernement répondent aux revendications des salarié·e·s « c’est la crise,   on ne peut pas ! ». Mais, avant, quand « ils pouvaient », que disaient-ils,   que faisaient-ils ? La même chose ! Tous nos acquis sociaux, nous   les devons aux luttes collectives. Actuellement, les patrons encaissent les   subventions et continuent de licencier partout où ils peuvent. Il faut   imposer une autre répartition des richesses !  Nous avons besoin de   mesures concrètes, et vite ! L’union syndicale Solidaires met quatre   points en avant:  • Arrêt des licenciements, indemnisation à 100%   du chômage partiel, car les salarié·e·s n’ont pas à payer la crise alors que   les entreprises accumulent les profits. • Augmentation générale des salaires, des   pensions, du SMIC et des minima sociaux, parce que les salarié·e·s n’ont pas   à payer la crise, alors que patronat et actionnaires engrangent toujours   dividendes et rémunérations exorbitantes. • Des moyens supplémentaires, l’arrêt des   suppressions d’emploi et de nouvelles orientations pour les services publics,   pour que les droits fondamentaux soient accessibles à toute la population:   emploi, santé, éducation, transport, communication… • En finir avec la fiscalité qui favorise les   riches: suppression du bouclier fiscal, du paquet fiscal, de la   défiscalisation des heures supplémentaires, et abaissement de la TVA sur les   produits de première nécessité.  Avec une petite partie des milliards   que patrons et actionnaires nous ont pris depuis des années, il y a des   solutions pour le pouvoir d’achat, l’emploi et les services publics. Ces   solutions, nous iront les chercher ensemble ! L’union syndicale Solidaires propose:   Travaillons à la convergence des luttes qui existent dans les régions et les   secteurs professionnels ! Les journées d’action correspondent à un moment donné de   la construction du rapport de force. Mais ça ne peut pas être une fin en soi,   ni une stratégie unique. Il faut tirer le bilan des mouvements comme ceux de   2003 ou 2007: les « temps forts », les négociations entreprise par   entreprise, ça ne marche pas, ça ne suffit pas pour gagner. La perspective   d’un mouvement reconductible, d’un appel à la grève générale doit être posée. Cela sera possible à travers un travail unitaire au   niveau national bien sûr, au niveau des départements, mais surtout dans les   entreprises et les communes. Prenons des initiatives à la base, faisons en   sorte que les équipes syndicales échangent, se confrontent parfois car nous   ne sommes pas d’accord sur tout, mais faisons vivre le syndicalisme là où il   se fait, là où les   décisions doivent se prendre : à la base !  (21 mars 2009)  Haut de pageRetour
 
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